mardi, 19 novembre 2024
L'ÉTAT DE LA FRANCE 1
CHRONIQUE D'UNE DÉCHÉANCE ANNONCÉE.
Je ne sais pas combien de gens se souviennent de Le Niveau monte, ce brûlot publié en 1989 par les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet pour combattre la soi-disant "propagande" de tout ce que l'époque comportait alors de "déclinistes" qui se lamentaient sur la déchéance touchant notre système éducatif tout entier (tous des "réactionnaires", bien sûr).
Toujours est-il que la suite a montré (et montre de plus en plus clairement) que c'étaient les "déclinistes" qui avaient raison. Et que même ils péchaient par un excès d'optimisme : il n'y a qu'à regarder dans quel bourbier intellectuel, éducatif et administratif, et dans quels sables mouvants de recrutement ("professeur" est désormais un métier fort peu attirant, et même repoussoir aux yeux des jeunes bourrés de qualités) pataugent pêle-mêle enseignants, personnels encadrants, élèves et parents d'élèves pour se rendre compte de la supercherie balancée dans le public par le tandem de gentils statisticiens chantant "La Vie en rose".
Car comme l'écrit quelque part Samuel Beckett : « Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter ». Et chanter "Cocorico", évidemment.
Ensuite, on se rappellera peut-être, à l'occasion, que Nicolas Baverez avait reçu sur la figure des tombereaux de critiques plus ou moins pures, honnêtes et propres quand il avait fait paraître en 2003 La France qui tombe. Oh le pauvre, qu'est-ce qu'il avait pas dit, l'oiseau de mauvais augure ! Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il avait "suscité des réactions diverses", et surtout variées.
Les Français n'aiment pas qu'on leur annonce Azincourt, Waterloo, la fin de l'Empire, la capitulation de 1871, la déculottée de 1940, la perte des colonies. Ils préfèrent faire mousser 1918, alors qu'ils n'auraient rien pu faire sans les Alliés, et passer la brosse à reluire sur la Résistance, qui a impliqué moins d'1% d'entre eux.
Aujourd'hui, ce ne sont plus des signes avant-coureurs ou des messagers de malheur qui cherchent à affoler les populations. Tout le monde s'y est mis, à commencer par la montée en puissance des régimes autoritaires gouvernés par le mépris de l'état de droit et du réchauffement climatique, mais aussi par les scientifiques du GIEC, des gens intègres, eux, pour avertir que l'on n'en est qu'au début d'un gros effondrement, comme l'humanité n'en a jamais connu, et peut-être définitif.
D'ailleurs, les journaux sérieux ont été obligés de s'y mettre : "Tout va de plus en plus mal, et on n'a encore pas tout vu, il faut s'attendre à pire". On trouvera donc ci-dessous, non pas un inventaire exhaustif de ce qui se dégrade : tout juste un florilège de quelques joyeusetés qui nous guettent au coin du bois pour nous faire notre fête. Ce n'est qu'un début !
Je me propose de faire défiler tour à tour les vocables utilisés dans des titres de journaux déployant toute la richesse d'un vocabulaire, et même d'un "champ lexical" (si si !) résolument catastrophiste.
Il ne sera ici question que d'amputation, baisse, coupe, déclin, décrochage, défaut, déficit, dégradation, dégringolade, détresse, effondrement, érosion, fermeture, finitude, fonte, manque, effritement, manque, menace, pénurie, péril, perte, raréfaction, recul, réduction, reflux, repli, rétrécissement, suppression, taille. Je crois que c'est tout. Accrochons-nous, aujourd'hui, au fétiche du mot "baisse".
Ci-dessus et ci-dessous, curieux appariement de deux titres qui devraient se contredire.
Tous ces titres (j'en publierai une bonne soixantaine ou davantage) sont tirés du journal Le Monde, grand quotidien national, et du journal Le Progrès, notre PQR (presse quotidienne régionale) à nous autres Lyonnais et circumvoisins régionaux. Leur parution se répartit sur tout le temps écoulé depuis le début de l'année 2024.
A suivre.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX, DEMORALISATION | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelot et establet, le niveau monte, déclinistes, réactionnaires, sociologie, système éducatif, la vie en rose, cocorico, samuel beckett, nicolas baverez, la france qui tombe, baisse des naissances, fertilité, contraception, journal le monde, journal le progrès, lyon
jeudi, 14 novembre 2024
BIENTÔT UN TRUMP FRANÇAIS ?
« DONALD TRUMP OSE TOUT.
C'EST MÊME À ÇA QU'ON LE RECONNAÎT. »
Trump a été élu 47ème président des Etats-Unis, parce qu'il a réussi à convaincre les Américains qu'il comprenait intimement leurs attentes et leurs besoins, et qu'il était tout disposé à les satisfaire. Et encore plus fort, qu'il était comme eux. Prestidigitateur !
Qu'il passe son temps à mentir, exagérer ou inventer des "vérités alternatives" n'a strictement aucune importance, et aucun effet sur le résultat des courses. Impuni !
Qu'il appartienne à la classe sociale la plus favorisée et qu'il ait été en mesure d'attirer les suffrages des Américains les plus vulnérables (cf. la "rust belt") est peut-être inexplicable, mais c'est un fait, et indéracinable. Magicien !
Qu'il soit une bête de foire dotée d'un culot monstre et capable de vociférer des flots d'injures et d'autres saloperies à l'adresse de ses adversaires ne fait rien non plus à l'affaire. Batteur d'estrade !
Qu'il ait été, en diverses circonstances et occasions plus ou moins claires, totalement subjugué par Vladimir Poutine, voilà encore une réalité indéniable. Traître !
Qu'il se soit entiché, voire complètement toqué d'un halluciné encore plus milliardaire et cinglé que lui, au point de créer pour lui, dans son propre gouvernement, un "Ministère de l'efficacité gouvernementale", voilà en revanche qui s'explique en grande partie par les millions de dollars qu'Elon Musk a déversés sur la candidature trumpienne. Marionnette !
Que son profil psychologique relève de la psychiatrie ne surprendra personne, mais préoccupe gravement les spécialistes de la santé mentale. Psychopathe !
Et qu'il foute la trouille à tout ce que la planète compte de démocraties respectueuses de l'état de droit, tranquilles, paisibles et un peu avachies, est hautement compréhensible. D'un coup, voilà Ubu qui surgit : « Semblable à un œuf, une citrouille ou un fulgurant météore, je roule sur cette terre où je ferai ce qu'il me plaira. » !
Photo prise au moment du décollage d'Ubu Trump.
Décidément toutes les qualités pour foutre le maximum de pagaille dans le minimum de temps !!!
Maintenant, demandons-nous ce que tout cela nous amène à envisager pour notre compte. Et l'idée qui me vient est la suivante : est-il probable qu'un tel personnage arrive au pouvoir chez nous ? Est-ce même seulement possible ?
A priori, tout être raisonnable juge une telle hypothèse inenvisageable. Pour la raison qu'aucun homme politique français n'est doté d'une personnalité à ce point décomplexée, arrogante et dénuée de surmoi. Il faut le reconnaître : il se dégage de Donald Trump tel qu'il apparaît dans les médias, dans la presse et dans les meetings, l'image d'une force que rien au monde ne peut arrêter, atteindre ou détruire.
Et il faut le reconnaître : aucun membre du personnel politique français ne ressemble de près ou de loin aux promesses de futurs triomphes que toute la personne de l'élu américain passe son temps à faire à tous ses adeptes dans le moindre de ses gestes, dans la moindre de ses paroles, dans la moindre de ses énormités.
Aucun homme politique français n'arrive à la cheville de ce supposé surhomme ultraviril qui est apparu aux yeux d'une majorité d'électeurs comme l'incarnation vibrante de tous les superhéros inventés par la BD américaine dans la descendance de Superman, Marvel et compagnie.
Aucun de nos députés, de nos sénateurs et même de nos ministres n'ose afficher un aplomb aussi démesuré que Trump. Par comparaison, leurs mensonges sont pâlichons et font presque pitié. Ils sont si ternes et de si peu de consistance qu'ils se confondent avec la couleur des murs : qui connaît leurs noms ? Leurs visages ? Leurs doctrines ? Leurs idées (s'ils en ont) ? Popularité zéro.
Bon, il y aurait bien les trublions du Rassemblement national, cornaqués par la fille Le Pen et son jeune et ambitieux adjoint. Mais vous voulez mon avis ? Ils la jouent tellement "petit bras" et "coups bas minables" qu'ils ne semblent crédibles qu'aux yeux d'électeurs trop naïfs : « On les a jamais essayés ! », se justifient-ils.
Le problème, c'est que les Américains l'avaient déjà essayé, Trump, et cette fois, ils l'ont élu en toute connaissance de cause. Et ça risque de saigner !
Quant au tout venant des autres responsables politiques français, regardez qui ils sont, quelle est leur force de caractère, de quelle étoffe personnelle ils sont faits, quel est leur parcours, où et comment ils ont été formés, par quelles écoles ils sont passés, dans quels "annuaires des anciens élèves" leurs noms figurent. A tort ou a raison, j'ai l'impression qu'ils sont tous interchangeables. Donc anodins, tant ils semblent fabriqués dans le même moule.
Allez dire maintenant à un Américain qu'on pourrait mettre n'importe qui à la place de Trump : il vous prendra pour un guignol. Et il aura raison : qui oserait se prétendre un Donald Trump alternatif ?
Regardez-les, nos dignitaires : propres sur eux, de bons visages adolescents bien rasés, impeccablement vêtus, genre Attal : ils furent pour beaucoup d'excellents élèves, voire des premiers de la classe. Ils ont très tôt élaboré leur "plan de carrière" (à 50 ans, j'aurai non seulement la Rolex, mais la Patek Philippe, la Cartier, et tout ce qui va avec).
Là est le nœud de l'affaire : ils n'ont guère d'expérience directe des vacheries que peut réserver le monde ordinaire, celui de la vie ordinaire, celui où vivent les gens ordinaires qui se collettent avec la réalité ordinaire, qui savent ce que trimer veut dire, qui savent que la pierre c'est dur, qui se demandent s'ils arriveront à boucler le mois et à mettre de l'essence dans le réservoir ou du fioul dans la chaudière. En revanche, ils ont des perspectives, les enfants gâtés du destin.
Ce sont des abrités, des personnes de bureau, de dossiers, de chiffres et de données abstraites. Les ministères, la haute administration sont bourrés à craquer de gens de cette sorte (le journal Le Monde évoquait récemment le cas pas du tout exceptionnel de ces ministres sortis des grandes écoles de commerce).
Et si le malheur voulait que ce soit Marine Le Pen et Jordan Bardella qui emportent la mise à la prochaine présidentielle, ce sont tous nos petits messieurs et dames très savants, tous ces premiers de la classe à qui des parents avides de réussite n'ont jamais administré de fessées, et habitués à l'ambiance feutrée des couloirs des ministères et autres lieux de pouvoir, ce sont eux qui prendraient la raclée.
Petite satisfaction pour le peuple d'abstentionnistes auquel j'appartiens depuis 2005, à cause du référendum européen trahi par Sarkozy après son élection en 2007.
Mais pour autant, maigre et courte satisfaction. Car je ne me fais pas plus d'illusion sur la capacité de Le Pen et consort à rendre à la France un peu de fierté ou de lustre dans le concert des nations fortes, que les Américains sensés ne s'en font sur celle de Donald Trump à "make America great again" (si ce slogan a toutefois un sens).
Le France ne connaîtra donc pas les délices d'un Donald Trump à l'Elysée, et c'est après tout tant mieux. Il reste que, à la façon d'un rongeur tenace et puissant, le capitalisme sauvage insinue jour après jour ses appétits immenses dans les moindres recoins de ce qu'il reste de "secteur-public-à-la-française" (derniers exemples en date : ouverture du rail à la concurrence sous les coups des accords européens, voracité des actionnaires de Michelin qui, fort de ses deux milliards de bénéfice net, ferme deux usines en France, etc.). Le Pen-Bardella, ces Trump au petit pied lilliputien, peuvent voir la vie en rose. A se demander si la France a encore une existence.
A cet égard, l'absence d'un Trump français n'empêchera pas que progresse encore et encore l'américanisation ultralibérale du pays, et accessoirement de l'Europe ("L'Europe décroche", titrait le journal Le Monde il y a quelques jours).
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samedi, 09 novembre 2024
MADELEINE RIFFAUD
Il faut lire la belle notice nécrologique écrite pas Yves Bordenave et publiée dans le journal Le Monde daté 8 novembre 2024, bien que l'auteur évoque comme en passant le récit de vie que la résistante, journaliste et poétesse a donné à Jean-David Morvan et tel qu'il est rendu selon son découpage et scénario (voir mon billet ici même) et dessiné par Bertail (éditions Dupuis).
J'apprécie aussi grandement la photo de cette belle dame, prise le 18 juin dernier par Joël Saget pour l'AFP (elle fume un de ses cigares favoris).
Sa façon d'affronter l'objectif du photographe est une sacrée signature.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : madeleine riffaud, journal le monde, jean-david morvan, joël saget, yves bordenave, bande dessinée
jeudi, 07 novembre 2024
MADELEINE RIFFAUD EST MORTE
Madeleine Riffaud en 2011 (photo DR).
Madeleine Riffaud vient de mourir. Jusqu'à récemment (2021), j'ignorais totalement qui était cette femme et ce qu'elle avait fait dans sa vie. Il a fallu que j'achète un volume de bande dessinée pour que je découvre l'existence d'une femme d'exception. Il s'agit de Madeleine, Résistante (trois beaux volumes Dupuis - Aire libre, 2021, 2023, 2024), scénario de Morvan / Riffaud, dessin de Bertail.
Le récit détaillé que Madeleine Riffaud a longuement donné à Morvan, scénariste BD, est une merveille, et la force de ce dernier, renforcé par le dessin de Bertail, est d'avoir su restituer toute la sève qui animait cette personne indomptable, tout en découpant le propos de la façon la plus vivante.
Jean-David Morvan dans le bureau de Madeleine Riffaud, photo Julie Balague, journal Le Monde, 19 octobre 2023.
Car c'est cela qui m'a touché dans cette histoire : j'ai quasiment partagé, moment après moment et au plus près, le vécu de cette Madeleine révoltée par la présence arrogante des uniformes de la Wehrmacht sur le sol français.
Moi qui ai vécu avec la BD depuis l'enfance, j'ai rarement vibré à ce point au fil des aventures de personnages dessinés. Pour être franc, je ne pensais pas que c'était même possible. Ben oui, aussi vives que soient les impressions produites, on sait faire la différence entre le réel et la fiction. Mais là, pas moyen : tout est vrai, incroyablement vrai. Et par là incroyablement fort.
Je ne veux pas délayer, je veux juste faire ici l'éloge d'une entreprise unique en son genre : permettre à des lecteurs de participer comme de l'intérieur à ce qu'une partie infinitésimale (1% ?) du peuple français a fait pour se libérer de l'emprise nazie, à partir de l'extraordinaire témoignage d'une actrice qui n'hésita jamais à payer de sa personne.
J'ai ainsi cheminé en étroite compagnie avec Madeleine Riffaud (Rainer dans la Résistance, comme Rilke), jour après jour, depuis cette scène campagnarde où, petite fille, elle a la chance d'échapper à l'explosion d'un obus oublié de 14-18 qui tue sa petite bande de chenapans, jusqu'à la libération de Paris en 1944, en passant par le sanatorium, la vie sentimentale, la difficile admission dans un groupe de résistants, les actions clandestines, le meurtre de l'officier allemand (salué par le policier français),
Le policier.
l'arrestation (je note le salut du gendarme français, probablement sympathisant de la Résistance),
Le gendarme.
la torture (Gestapistes, mais aussi Français de la "Brigade spéciale")
Le commissaire divisionnaire Fernand David, chef de la "Brigade spéciale", fusillé le 5 mai 1945.
et, finalement, la survie.
Madeleine Riffaud en 1945, par Picasso.
Une œuvre tout à fait remarquable. Merci pour tout, Madeleine Riffaud. Reposez en paix. Merci Morvan pour le beau travail accompli. Merci Bertail pour la traduction graphique de l'épopée.
Madeleine Riffaud, portrait par Bertail (tome I).
***
Morvan et Bertail sont paraît-il décidés à poursuivre le récit après la fin de la guerre. Je me suis laissé dire (Librairie La BD, rue de la Croix-Rousse) qu'il y a de la matière pour huit volumes. Plus qu'à attendre.
09:00 Publié dans BANDE DESSINEE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : madeleine riffaud, bande dessinée, morvan bertail, jean-david morvan, éditions dupuis, collection aire libre, nazi, résistance française, accupation allemande, guerre 39-45, guerre 14-18, librairie la bd, journal le monde, julie balague, rainer maria rilke, action clandestine, paris 1944, wehrmacht, gestapo, miliciens français, brigade spéciale
dimanche, 03 novembre 2024
COMMENT VA LE MONDE ?
LETTRE OUVERTE
Vous tous qui ne regardez pas les infos à la télé, vous tous qui n'écoutez pas les bulletins d'information à la radio, vous tous qui ne lisez pas les journaux, vous tous qui boycottez les réseaux sociaux.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, journaux, journalistes, journal le monde, journal le figaro, journal libération, humour, bande dessinée, peyo, johan et pirlouit, l'état du monde
mardi, 24 septembre 2024
UN GOUVERNEMENT DE POTICHES
Je veux voir dans un article somme toute bref, mais remarquable, du journal Le Monde (numéro daté de samedi 21 septembre 2024) un signe qui ne trompe pas : le gouvernement constitué autour de Michel Barnier à grands renforts de sueur, de suspense et de forceps est bien un gouvernement de potiches.
Signé Nathalie Segaunes, cet article met le plein flash sur le rôle caché mais terriblement efficace de quelques individus constituant une sorte de garde rapprochée autour du président Macron. On les surnomme « la bande des quatre » (je laisse ici de côté la référence à Mao Tsé Toung, vous savez, le procès, Chiang Ching et tout le toutim).
Les quatre ne sont pas totalement interchangeables : Alexis Kohler, le manitou en second de l'Elysée, il est E.S.S.E.C.-E.N.A., alors que pour les trois autres, ceux qui sont chargés de cornaquer tour à tour les services de Bercy ou tel cabinet de tel ministre, on a respectivement : Emmanuel Moulin (E.S.S.E.C.-E.N.A.), Jérôme Fournel (H.E.C.-E.N.A.) et Bertrand Dumont (Normale Sup.-E.N.A.).
A quelque poste qu'ils soient nommés, Moulin, Fournel et Dumont sont instamment priés de reter en contact étroit avec Kohler. Rien que des premiers de la classe, des professionnels, mais aussi et surtout une chouette bande de chouettes copains, autant que de fidèles serviteurs des volontés du président.
Voilà comment monsieur Macron "tient" l'administration la plus chère à son cœur (économie, finances et tout ce qui va avec). Quatre "as" qui doivent une partie au moins de leur carrière à Bruno Le Maire, vous savez, le forcené de la "réduction des dépenses de l'Etat" et l'ennemi déclaré de la dette et de la puissance publique (c'est-à-dire ce qui fait le bien commun). Ah tiens, Jérôme Fournel est allé "seconder" Barnier à Matignon : quelle surprise !
Il faut dire que ces quatre mousquetaires dépassent tous les ministrables par la qualité et le niveau de leurs études. La preuve ? Nathalie Segaunes l'écrit, rapportant les propos de Pierre Birnbaum, historien et sociologue : « Les ministres de M. Macron (...) se caractérisent en outre par un niveau d'études certes convenable, mais relativement modeste ». Traduit en langue vulgaire : c'est pas la crème de l'élite.
Conclusion, les vrais chefs de la haute administration de la France ne sont pas les ministres, mais un tout petit nombre de gens jamais élus, de très hauts fonctionnaires placés sous les ordres d'Alexis Kohler, le grand coordonnateur, véritable "père Joseph" auprès d'un Macron férocement arrimé à sa prétention à rester « le maître des horloges ».
Pierre Birnbaum résume : « Le macronisme, c'est le triomphe de la haute fonction publique, qui prend en charge toutes les fonctions de l'Etat, y compris les fonctions politiques ». Il me semble bien que certains connaisseurs appellent ce genre de prise en main une "capture de l'Etat". Autant dire que ça aide à comprendre les raisons qui viennent de pousser Emmanuel Macron à s'asseoir sans pudeur sur le résultat des élections.
L'article de Nathalie Segaunes est un hommage à la notion même d'information.
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vendredi, 20 septembre 2024
UN GOUVERNEMENT DE POTICHES
AVEC MICHEL BARNIER EN POTICHE EN CHEF ...
... ET LE PRÉSIDENT MACRON EN MAÎTRE DES POTICHES.
Même que Laurent Wauquiez s'est permis le luxe de refuser le ministère de l'Economie et des Finances (il briguait l'Intérieur). Un gouvernement qui dit "merde" au suffrage universel. Monsieur Macron veut continuer à tirer les ficelles. « J'ai détraqué le mécanisme, mais je resterai le maître des horloges, quoi qu'il en coûte à la France ! » Tu parles d'une "mise en retrait" !!! Là, à voir la mine que lui a faite le dessinateur Chappatte (Le Canard enchaîné, 18 septembre 2024), Emmanuel Macron s'apprête à marcher sur l'eau.
Journal Le Monde du 15 septembre 2024.
Je trouve "met en scène" particulièrement bien trouvé.
Je me demande malheureusement s'il ne faudrait pas plutôt parler de "retrait de la France en Europe". Je pense en particulier à la valse des commissaires européens placés à la tête de la Commission sous l'autorité d'Ursula von der Leyen.
Celle-ci ne pouvait pas piffer le mauvais esprit — trop "régulateur" à son gré ultralibéral — de Thierry Breton. Emmanuel Macron est passé sous les fourche caudines de l'Allemande en désignant Stéphane Séjourné pour le remplacer.
Et si j'ai bien compris, malgré la promesse d'élargir le "périmètre" des compétences du Français, Séjourné ressemblera davantage à une potiche sur le marbre de la cheminée de la Commission qu'à un Commissaire de plein exercice.
Pauvre France ! Entre les mains de quel zozo t'es-tu jetée ? Il faut d'urgence un magicien doué pour transformer à son tour Macron en potiche.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, société, les républicains, michel barnier, premier ministre, emmanuel macron, président de la république, macron jupiter, macron maître des horloges, laurent wauquiez, chappatte, le canard enchaîné, macron mise en retrait, journal le monde, stéphane séjourné, commission européenne, ursula von der leyen, thierry breton, dessin de presse, humour
dimanche, 01 septembre 2024
LE CAS MELENCHON
Tout commence le soir du deuxième tour des élections législatives, le 7 juillet 2024. Avant même les résultats définitifs, à peine la tendance générale estimée par les entreprises de sondages, voilà Jean-Luc Mélenchon qui se rue sur les micros et se met à crier victoire. Soi-disant au nom de toute la gauche. En réalité, il a sorti ça de son bonnet, sans demander l'avis de personne.
Ce faisant, au nez et à la barbe de tout le monde, il prend de vitesse ses ennemis, ses adversaires, mais aussi et surtout ses amis, les "partis alliés" (écolos, socialos, cocos) qui forment avec L.F.I. le Nouveau Front Populaire. Et toc ! Un putsch ! Un droit de préemption sur toute la gauche ! Et pas avec le dos de la cuillère, s'il vous plaît !
Car ce qu'il faut retenir de la déclaration mélenchonnienne, ce sont les expressions suivantes : « Nous appliquerons tout notre programme, rien que le programme ». Disons que ça a au moins le mérite de la clarté : dans ce monde qui se voudrait toujours plus "inclusif" (mot d'ordre comminatoire et farcesque), Mélenchon est un partisan résolu et définitif de la primauté des idées qu'il défend, et de l'exclusion de toutes les autres. Les paralympiques de la politique, c'est pas pour lui !
Certains esprits, sûrement chagrins même si plus avisés, peuvent néanmoins, rétrospectivement, deviner dans ces paroles tout l'avenir des débats politiques en France. Nous serons intransigeants, proclame Jean-Luc Mélenchon. Ce qui veut dire en bon français : pas question de discuter avec qui que ce soit, c'est nous, nous seuls et personne d'autre. Le Guide Suprême ne s'abaissera pas : « Négocier, moi ? Jamais ! Passer des compromis, moi ? Fi donc ! Manants, passez au large ! »
Ma parole, on aurait dit que ce Conducator au petit pied était en train de refaire pour son propre compte le soir du 10 mai 1981, au moment où le visage de François Mitterrand s'était enfin hissé sur la plus haute marche du podium des écrans de télévision. Bon, c'est vrai que cette nouvelle mouture de l'union de la gauche est arrivée en tête. Mais on est loin d'être les vainqueurs : on n'est pas dans une course où c'est la "photo-finish" qui désigne le seul qui a gagné. On est dans une histoire de plus et de moins. Ce n'est qu'une étape sur un parcours long et plein d'obstacles. Mais Mélenchon, dans cette affaire, n'a pas compris l'essentiel.
Car il est indispensable de voir un peu plus loin, et se demander comment les nouveaux élus vont bien pouvoir faire adopter la moindre loi par des collègues dont les électeurs se situent à leurs antipodes, et aux antipodes les uns des autres. Il va falloir trouver des majorités, mon pote ! Et la suite montre abondamment que la Chambre issue de la dissolution décidée par le solitaire de l'Elysée dans un but (disait-il) de "clarification" a conduit le pays dans une impasse sans issue dont personne ne sait comment sortir.
Vous voulez que je vous donne mon sentiment ? Eh bien je vous le donne quand même : notre France est tellement fragmentée (en "archipel", formule de Jérôme Fourquet), tellement cloisonnée chacun dans son compartiment que sa population se trouve dans un état où les bornes de l'hétérogène et de la division ont été franchies.
Et que les opinions anciennement adverses, mais fondées sur un socle de consensus minimum d'acceptation de la controverse, sont devenues des animosités, des incompatibilités, voire des haines irréconciliables. Les gens-à-bons-sentiments auront beau glapir en chœur : « Le vivre-ensemble ! Le vivre-ensemble ! » et « Refaire société ! Refaire société ! », nul n'y peut plus rien, et plus personne ne veut parler avec quiconque. A cet égard, Mélenchon n'est qu'un symptôme. Mais un symptôme drôlement contagieux, en même temps que le point culminant du mal politique qui provoque la déchéance de la France.
Car la façon impérieuse qu'a Jean-Luc M. d'imposer ses vues est étrangement communicative. Même que ça a tendance à devenir épidémique en France. Je dirai que c'est un peu normal : quand tu as en face de toi quelqu'un qui démarre affirmatif, autoritaire et péremptoire, et qui ne semble chercher que la rupture, tu te rebiffes, c'est humain, et tu n'as pas envie de discuter. D'autant plus que chez Mélenchon, c'est dans ses habitudes, dans sa nature, et même dans son histoire personnelle : il est dans une confrontation de tous les instants. La bagarre ne lui fait pas peur, et même il la cherche !
C'est ainsi que Macron, qui se prétend lui-même "jupitérien" — et très sérieusement, alors que c'est tellement bouffon ! —, en même temps que "très à l'écoute" (là, je me bidonne), ne pouvait que se cabrer. Il dit "niet" à tout ce qui comporterait une trace de Mélenchon : « Tout, mais pas Castets ! », a-t-il donc proclamé, suivi en cela par ses adeptes, ses obligés et ses thuriféraires. Ainsi que par les chefs des autres partis que Mélenchon a le don de hérisser.
Mélenchon est donc le symptôme de la grave crise politique dans laquelle la France patauge depuis la déliquescence de Jacques Chirac, crise que Sarkozy, puis Hollande et enfin Macron n'ont fait qu'aggraver, chacun à sa façon. Mélenchon est comme un nez au milieu d'une figure dévastée, à cause du bruit qu'il fait. Son intransigeance domine le champ de bataille.
Qui, dans l'ensemble du personnel politique français, pourrait encore se « faire une certaine idée de la France » ? Qui, parmi tous ces politicards, place encore l'intérêt de l'Etat, de la nation, de la France au-dessus des intérêts particuliers, des objectifs partisans ? Au-dessus de lui-même ? Qui est prêt à se mettre sincèrement (sans arrière-pensées) au service de la France ? Des noms, si vous en connaissez. Wolinski avait ses idées là-dessus.
Mais la France semble ne compter que des hyperactifs aux dents longues. La "culture du compromis" ne semble pas pour demain, et c'est terrible.
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Journal Le Monde, 31 août 2024 (dans un sous-titre).
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vendredi, 30 août 2024
UN PARTI TRES UNI
Journal Le Monde, 29 août 2024.
Un titre, tel que.
Oh la belle entente, entre les deux pelés et trois chevelus qui persistent à se faire passer pour les militants d'un parti capable de défendre des idées en même temps, éventuellement, que les exploités ! Ce n'est plus un « gros tas de chouettes copains », mais un tout petit tas de mauvais camarades. Qu'il est loin le temps de Solférino !
Au fait, c'est quoi, la gauche ?
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mardi, 30 juillet 2024
UN CONCOURS DE TITRES
UN DUEL IMPITOYABLE
Je profite de l'occasion des Jeux Olympiques pour faire part d'un duel à épées non mouchetées qui s'est joué dans la coulisse et subrepticement.
Journal Le Monde, 28-29 juillet 2024.
Journal Le Progrès, 29 juillet 2024.
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Eh bien c'est le représentant de la P.Q.R. (Presse Quotidienne Régionale) qui a gagné : victoire non contestée sur le candidat parisien de la P.Q.N. (... Nationale). Il fait très chaud, c'est incontestable : comment le "journal-de-référence" a-t-il pu se laisser ainsi coiffer au sujet de la météo ?
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dimanche, 14 juillet 2024
EN PLEINE POSSESSION ...
... DE RIEN DU TOUT.
Des aventuriers intrépides ont osé s'immerger dans la pensée présidentielle. A leurs risques et périls. Voici le résultat de leurs investigations : la vérité. L'expérience corrobore l'impression que la grande majorité des Français partageaient.
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« Je contrôle plus rien ».
Diego Aranega, dans Le Canard enchaîné du 19 juin 2024.
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« Je n'ai rien compris ».
Herrmann, en une du journal Le Monde, le 10 juillet 2024.
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dimanche, 07 juillet 2024
DERRIERE LE MASQUE BONHOMME
Le Canard enchaîné, dans son numéro du 3 juillet 2024 (et dans pas mal de précédents), s'efforce de faire tomber les masques d'honorabilité et d'angélisme derrière lesquels les vitrines médiatiques du Rassemblement National sont parvenues à dissimuler quelques réalités qui persistent, malgré tous les ripolinages, à coller aux basques de ce parti. Par association d'idées, je pense à ce dessin de Hermann pour la série "Jérémiah". Et ça ne rassure pas.
Aurel le montre ci-dessus, mais que l'on regarde du côté de la police (et de son syndicat Alliance), de la police des polices (I.G.P.N.), des magistrats, de la haute fonction publique, le constat est le même : le terrain est labouré, préparé, ensemencé, amendé, tout prêt à produire les effets que le pire visage de la France en attend.
Et je parie que le dessin signé "Soph'" (Le Canard, 3 juillet) préfigure de façon assez juste ce qui risque de se produire si le R.N. ... : combien sont-ils, derrière le paravent, à attendre de moins en moins patiemment le moment de "rediaboliser" ?
Ce que confirme à sa façon, le 5 juillet 2024, ce titre du journal Le Monde. On serait cependant en droit de reprocher sa pusillanimité à l'auteur de cette formulation chantournée à l'excès : pourquoi ne pas dénoncer clairement le mensonge des apparences faussement anodines dont Marine Le Pen a réussi à affubler une formation qui respire par essence un air vicié ? Le Monde a la mauvaise habitude de prendre des pincettes quand il s'agit de nommer le mal.
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mardi, 02 juillet 2024
MACRON : LA PAROLE ET L'ACTION
Journal Le Monde, 29 juin 2024. Point de vue d'une grande justesse trouvé dans les pages "Idées" du quotidien. Bienvenue au club des macrono-sceptiques, François Hartog.
Macron est indécrottable, presque autant que redoutable : il cause, il cause, c'est tout ce qu'il sait faire (merci monsieur Queneau). Mais le pire, c'est qu'il semble persuadé que les moindres de ses paroles ont la force d'actions capables de modifier la réalité.
Il semble croire que les vertus propres de son verbe équivalent à des gestes concrets. Comme s'il prenait au pied de la lettre le titre français du grand œuvre de John Langshaw Austin, le grand linguiste britannique : Quand Dire c'est faire, qui vient d'être réédité au Seuil.
Non, dire n'est pas faire. A l'instant du naufrage du beau navire lancé en 2017, M. Macron semble dans l'incapacité totale de se demander pourquoi sa façon de commander aux éléments a foiré à ce point-là. Il paraît même que c'est la zizanie au conseil des ministres, le président n'arrivant plus à imposer une ligne unique et ferme à des sous-fifres qui n'en font plus qu'à leur tête.
Déconsidérée, privée de son autorité, la présidence tout entière apparaît comme un pauvre fantoche à la merci de tous les vents.
En chemise et la corde au cou, à présent, M. Macron !!!
La honte sur la France !
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dimanche, 23 juin 2024
ILS ME FONT VRAIMENT PEUR
Journal Le Monde daté 21 juin 2024. Bon, c'est vrai, le sous-titre de ce titre explique que la dame embaucherait volontiers — et pourquoi pas, je vous prie ? — des gens de gauche. Est-ce bien crédible ? Ou alors Mélenchon est sur les rangs ?
Journal Le Monde daté 20 juin 2024. Alors là, je ne comprends pas. Comment ? Un parti dont le chef a parlé des chambres à gaz comme d'un "point de détail de l'histoire" !!! Un chef qui a osé ajouter au nom de Michel Durafour le mot "-crématoire" !!! Un parti qui compte encore dans ses rangs nombre de gens que ces paroles ne choquent en aucune manière !!! Comment le chasseur de nazis a-t-il pu se fourvoyer à ce point ? Faut-il qu'il haïsse Mélenchon ou Glucksmann pour se jeter dans de tels bras !!!
Journal Le Monde, 20 juin 2024. Un effort d'analyse qui explique peut-être en effet, au moins en partie, le déport massif de voix sur la liste R.N. aux européennes. "Ecologie punitive" ? Il faut voir en action l'équipe de Grégory Doucet, le maire écolo de Lyon, qui exécute sans état d'âme une batterie de décisions brutales, pour comprendre tout ce que les écolos font payer aux gens ordinaires qui, en dehors des "petits gestes" devenus rituels ou pas loin, n'en peuvent mais.
Journal Le Monde, 19 juin 2024. Autre cause, effet identique ? Même à Lyon, plusieurs bureaux de poste ont été fermés. Alors il faut imaginer les "territoires" (c'est comme ça qu'il faut dire, paraît-il), parfois isolés, abandonnées de toutes les manifestations de présence de l'Etat (droite et gauche confondues). Les gens devraient pourtant réfléchir : par exemple, Bardella a bien fait comprendre que les services publics audiovisuels seraient promptement privatisés en cas de victoire. Y a pas de raison que les autres services publics ne suivent pas le même chemin.
Journal Le Progrès, 15 juin 2024. Point de vue ma foi intéressant de M. Luc Rouban, sociologue de son état. Cela compte sûrement, mais difficile de dire dans quelle mesure.
Journal Le Monde, 14 juin 2024. A ce sujet, je veux bien croire que l'écologie, entre les mains de Bardella-Le Pen, ça ne fera pas un pli : direction les oubliettes.
Le Canard enchaîné, 12 juin 2024. Comme l'indique le sous-titre de l'article, tous les Hauts Fonctionnaires de l'administration française ne sont pas des Jean Moulin, et loin de là. Il y aura sans doute pas mal de Maurice Papon, tous serviteurs dociles de l'Etat légal.
Journal Le Progrès, 11 juin 2024. Il n'y a pas de raison que notre belle ville soit épargnée par la vague, n'est-ce pas. C'est une photo de l'horloge de Tassin qui illustre l'article du Progrès, mais la commune (que je connais assez bien) est loin d'être la seule dans cette misère.
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Dernier arrivage (de ralliements, bien sûr).
Journal Le Monde, 22 juin 2024.
Journal Le Monde, 22 juin 2024.
Quand tous les rats s'y mettent pour quitter un navire que nul homme d'Etat n'est en mesure de piloter désormais. Et Diogène a beau en chercher un digne de ce nom, il désespère de tomber un jour sur un oiseau de cette espèce en voie d'extinction.
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samedi, 01 juin 2024
OÙ EN EST L'ÉCOLOGIE ?
OUI, AU FAIT, OÙ EN EST L'ÉCOLOGIE ?
Eh bien, à lire la presse non spécialisée (= généraliste), non seulement elle ne va pas fort, mais il y a tout lieu de penser qu'elle recule, pour ne pas dire qu'elle régresse. Je parle évidemment de la place infinitésimale qu'a occupée le thème écologique dans la campagne pour les élections européennes, mais aussi et en particulier d'un certain nombre de décisions qui ont été prises récemment par différents responsables ou institutions politiques ou économiques. Ci-dessous quelques titres d'articles parus dans les journaux Le Monde et Le Progrès au cours du mois de mai.
Le Monde daté 8 mai 2024. Pour commencer, voilà l'affichage des Bonnes Intentions. On s'aperçoit déjà que c'est un peu timide. Disons que certains se permettent d'émettre quelques réserves.
Car on comprend très vite que ça ne va pas être facile.
Journal Le Monde, 8 mai 2024. Conclusion n°1 : il ne faut pas trop compter sur les institutions européennes pour favoriser, et même seulement accompagner la "transition écologique" (comme ils disent).
Journal Le Monde, 14 mai 2024. Conclusion n° 2 : on peut se faire une idée du genre d'agriculture qui sera pratiqué dans l'avenir, lorsque les fonds de pension, les fonds spéculatifs, voire les fonds vautours, auront posé leurs griffes sur les terres agricoles. Pas de place pour les précautions sanitaires et autres colifichets touchant la qualité des aliments, quand il faut produire bon an mal an de 10% à 15% de retour sur investissement, n'est-ce pas.
Journal Le Monde, 19-20 mai 2024. Conclusion n°3 : le législateur en personne tombe le masque des belles et grandes intentions à propos des nourritures saines promises aux populations crédules. L'environnement et la biodiversité peuvent aller se rhabiller.
Journal Le Monde, 26-27 mai 2024. Conclusion n°4 : le changement climatique a fait alliance avec la tendance inflationniste lourde. Le cercle vicieux accélère la rotation du nœud coulant autour du cou des populations les plus précaires. Je salue en passant Stéphane Foucart, en même temps que toute l'équipe qui s'occupe de nourrir la rubrique "Planète". Bravo et merci.
Journal Le Monde, 30 mai 2024. Conclusion n°5 : « L'écologie, ça commence à bien faire ! » (Nicolas Sarkozy).
Journal Le Progrès, 26 mai 2024. Alors ça, c'est carrément une merveilleuse trouvaille. Cette phrase tant soit peu hallucinée est sortie de la bouche d'un responsable d'une entreprise spécialisée dans la collecte des déchets. Je tenais à finir sur ce point, parce que je viens de lire un petit bouquin tout à fait instructif : J. Cavé, "chercheur en écologie territoriale", Y. P. Tastevin, anthropologue et A. De Pin, illustratrice, ont uni leurs efforts pour proposer cette Civilisation du déchet (Les Arènes, 2024, 150 pages très abondamment illustrées).
On y lit par exemple ceci : « 1 / 20 : C'est l'échelle de notre empreinte matière. Derrière chaque kilo d'ordures ménagères, se cachent 20 kilos de déchets, tous types confondus : de l'extraction de ressources à la fabrication du produit, puis à sa consommation, jusqu'au déchet ultime. Ainsi chaque kilo de déchets ménagers en a créé 20 ». De quoi déculpabiliser les gens ordinaires qui subissent les propagandes officielles, qui exigent de chacun des "petits gestes". Et de quoi les convaincre de rétorquer aux bourreurs de crânes : « Arrêtez le foutage de gueule !!! » Un livre rempli à ras de données, de faits, de constats et d'analyses percutantes.
Je recommande chaudement le bouquin, même si, en le refermant, on constate que les lueurs qu'on croyait apercevoir au fond du tunnel ont eu une fâcheuse tendance à s'évanouir. Ce qui n'était sans doute pas dans les intentions des auteurs au départ de leur travail.
J'en reste pour ma part à ce diagnostic : économie ou écologie, il n'y a pas de place pour deux, ce sera l'une ou l'autre. D'un côté, les "on devrait", les "il faudrait", les "il est urgent de" et autres intentions louables. De l'autre, les intérêts très concrets, hargneux et jaloux des entrepreneurs, des actionnaires et des pouvoirs en place. Sans oublier le vulgum pecus de l'humanité souffrante qui doit boucler ses fins de mois sans sauter trop de repas.
Et selon toute probabilité, si j'en crois les titres de la presse, je crains fort que les grands vainqueurs de ce combat soient les facteurs économiques, qui ne laisseront pas d'éventuels régulateurs téméraires limiter leurs appétits féroces sans mordre — et peut-être pire.
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mardi, 21 mai 2024
QUEL FESTIVAL DE CANNES ???
ON PEUT SE DEMANDER.
Aujourd'hui, c'est la liste des griefs des féministes de #Metoo en général et de Judith Godrèche en particulier qui tient le haut du pavé, et qui monte les célèbres marches tout en remplaçant le tapis rouge, sous l'œil avide des caméras et l'oreille gourmande des micros. Je néglige la rumeur répandue paraît-il par Cyril Hanouna au sujet d'une "liste explosive" de cibles annoncées de la femelle vindicte.
Ce qui disparaît dans l'opération ? Tout simplement le cinéma. Le cinéma de l'industrie. Le cinéma des auteurs de films. Le cinéma des artistes. Le cinéma des comédiens. Le cinéma des personnels et des métiers qui s'occupent, derrière l'écran et hors des projecteurs, de tout ce qu'il y a de technique dans le 7ème Art (c'est-à-dire le principal, si ce n'est pas l'essentiel).
Dessin de Chappatte (Suisse) paru dans le journal Le Monde daté 17 mai 2024.
Les inquisitrices, procureuses, lyncheuses et autres ayatollettes sont à la fête : elles sont en train d'accrocher à leurs murs, après les avoir dûment fait empailler, les trophées (cornes, défenses, hures, couilles, tripes – en attendant mieux) des bêtes qu'elles ont abattues en menant leur safari au long cours dans les steppes giboyeuses de la gent masculine qui œuvre dans les espaces dévolus à l'image en mouvement.
Il semble convenu, entre tous les personnels médiatiques chargés de diffuser par les ondes et par l'image ce que la population est vivement incitée à penser désormais, que ce grand secouage de cocotier, ce grand ménage des greniers de la saloperie humaine représente un immense progrès, comparé à toutes les périodes archéologiques où régnait le patriarcat, vous savez, ce ramassis de mâles machistes, masculinistes, virilistes qui abusaient des privilèges du dominant.
Ceci dit, pour parler très franchement, j'avoue que j'éprouve de la honte, fût-ce seulement par contrecoup, quand une campagne médiatique furieuse englobe tout ce qui possède un sexe masculin dans la vilenie des "comportements inappropriés" à l'égard des femmes. Autant le dire : je ne suis pas concerné.
Et je déplore que tant de mes congénères puissent prêter le flanc à des attaques souvent motivées, mais qui donnent parfois dans la démesure de la dénonciation nominale. Vous avez dit "délation" ? Quelle horreur !!! Nous autres, avec nos sœurs de "#Metoo", nous ne mangeons pas de ce pain-là !!! La peste soit du fat !!! Fi donc !!! Manants, passez au large !!!
Cela dit, à #Metoo, on sait très bien comment donner, malgré toutes les dénégations vertueuses, des gages à l'insupportable tribunal de l'opinion et des réseaux dits "sociaux", où le lynchage suit de près la mise au pilori.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : festival de cannes, cinéma, cyril hanouna, judith godrèche, féminisme, féministes, #metoo, dessin de presse, journal le monde, chappatte, ayatollah, patriarcat, machisme, masculinisme
samedi, 04 mai 2024
DU VIN OU DE L'EAU ? ...
... IL FAUDRAIT CHOISIR !!!
Ci-dessous les titres de deux articles parus dans le même numéro du journal Le Monde, le 27 avril 2024. Deux informations également déplorables. Simple coïncidence, n'est-ce pas.
***
A l'époque où une célèbre multinationale ("nestlé" signifie "petit nid", comme l'indique le logo ci-contre )
assaisonne au caca une marque d'eau minérale pétillante ("Perrier c'est fou"), on attend le retour d'un nommé Jésus pour qu'il nous refasse le "coup des Noces de Cana" (avec modération, bien sûr), puisque le capitaine Haddock échoue dans sa tentative de miracle.
Allons, reprenons en chœur : « J'ai le hoquet, Dieu me l'a fait, Vive Jésus, Je ne l'ai plus ».
***
A moins que ...
A moins que, à l'instar d'Aldebert de Beaufort, on demande à Sara, la vieille sorcière, de faire en sorte que les fontaines donnent non plus de l'eau, mais du vin. En usant simplement de "quelques formules cabalistiques".
Hélas, c'était longtemps avant les verdicts sans appel du lobby des hygiénistes fanatiques, vous savez, ces pisse-froid, prétendus scientifiques, qui se sont regroupés sous l'étendard de la "santé publique", et qui ne rêvent que d'une société rationnellement gouvernée par les statistiques, les comptables et les gens "raisonnables".
PROSIT !
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samedi, 27 avril 2024
L'ISLAM ESCLAVAGISTE ...
... VU PAR "LE MONDE".
C'est rigolo, la façon dont les nouvelles vérités se sont installées dans le paysage des sciences humaines, et particulièrement des historiens. On le constate une fois de plus à la lecture de l'article rédigé, le 19 avril 2024, dans le supplément "Le Monde des livres" par Frédéric Bobin, probable journaliste au "Monde", et peut-être lui-même historien ou peu s'en faut. Normalement, quelqu'un qui sait de quoi il cause.
Mais l'historien n'est plus ce qu'il fut. Je veux dire que de nos jours, le spécialiste, quand il est issu des écoles occidentales d'études historiques, marche sur des œufs : il ose à peine avancer des hypothèses, il recule devant l'affirmation, il tremble à l'idée d'être qualifié de "péremptoire", ou pire d'"occidental", et la perspective d'être possiblement traité de "pas sérieux" le plonge dans des abîmes de panique professionnelle. Et pour peu que vous le taxiez d'"islamophobie", alors là, c'est l'arrêt cardiaque assuré !!! Le voilà scientifiquement disqualifié
C'est ainsi que Frédéric Bobin multiplie les précautions oratoires : le sujet est « inflammable ». « L'historiographie de l'esclavage est devenue radioactive au contact des enjeux contemporains ». La « concurrence mémorielle » nuit au « débat académique ». Les traites "atlantique" et "orientale" ne sont-elles pas égales en infamie ? Mon dieu, que de vaines circonlocutions pour éviter, dans un tel débat, de passer pour le méchant de service !!! L'historien européen est aujourd'hui hanté par le poids de tous les soupçons que le passé coupable fait peser sur son âme délicate et sensible.
Ce n'est pourtant pas si compliqué, me semble-t-il. J'en veux pour preuves deux éléments de l'article. Le premier, dans le texte de Frédéric Bobin, fait durer l'"esclavage musulman" du VII° au XX° siècle. Désolé, mais il suffit de s'informer au sujet du Niger ou de la Mauritanie pour découvrir qu'il subsiste dans quelques pays (Sahel ?) des formes d'esclavagisme "traditionnel" où le statut d'esclave se transmet de génération en génération. Oui, monsieur, l'esclavage existe toujours, et même parfois sous nos cieux tempérés et radieux (de loin en loin, les journaux évoquent un procès pour "esclavage moderne").
Mais sans monter en épingle une tradition peut-être en voie d'extinction (mais j'en doute), il suffit de regarder du côté de la péninsule arabique pour se rendre compte que, si l'esclavage n'y a pas été rétabli officiellement, on pourrait facilement s'y tromper, tant (je prends un exemple) la façon dont on y traite les travailleurs venus d'Inde ou des Philippines ne rend pas très enviable la façon dont ces pauvres gens sont exploités : passeports confisqués et autres et pires joyeusetés, cf. les conditions faites récemment par le Qatar à ses constructeurs de stades de foot. Et si vous croyez que le Qatar a reconnu ses fautes et s'est frappé la poitrine en signe de contrition ...
L'autre élément que je relève, c'est une énormité commise par la plupart des bonnes âmes qui abordent le sujet : oui, la traite atlantique a été une innommable saloperie commise par les pays occidentaux sur trois ou quatre siècles, mais il est scandaleux que les mêmes omettent presque systématiquement de rappeler que c'est bel et bien un occidental qui a lutté de toutes ses forces contre l'esclavage et a fini par obtenir son abolition dans les nations, disons ... "civilisées" (avec des retardataires du côté des Amériques). A propos des traites négrières, je ne saurais trop conseiller la lecture des Passagers du vent, un chef d'œuvre de la bande dessinée offert par François Bourgeon.
Cette omission dans un article "sérieux" de journal "sérieux" est choquante, voire inadmissible. Eh oui, Frédéric Bobin, des occidentaux ont fait dans le monde beaucoup de mal et de dégâts, mais d'autres occidentaux ont fait ce qu'ils pouvaient pour tenter d'y remédier. La neutralité de point de vue passe aussi par cette reconnaissance.
J'aimerais tant que les historiens européens cessent de se prendre pour Eustache de Saint-Pierre et ses cinq amis bourgeois de Calais, en 1347, qui, en signe de capitulation, se présentèrent "en chemise et la corde au cou" devant Edouard III d'Angleterre. Laissons le passé en finir avec le passé. Laissons les morts enterrer les morts. Quant à nous, nous sommes vivants, et l'avenir reste à construire.
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mardi, 09 avril 2024
PARTICULIÈREMENT DOUÉ
PETITE REVUE DE PRESSE.
Le Président Macron ne s'est pas trompé dans le choix de son Premier Ministre, comme le montrent ci-dessous quelques titres parus dans la presse du 22 février au 7 avril, dont je n'ai gardé que le sujet et le verbe pour mieux en faire jaillir la pure énergie telle qu'elle s'affiche.
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CE N'EST PAS UN HOMME : C'EST UN COUTEAU SUISSE !!!
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Heureusement, le titre suivant, paru dans le journal Le Monde dans son numéro daté 31 mars au 2 avril, relativise dans une certaine mesure l'étendue et l'épaisseur des compétences de la personne.
Allons, tout cela n'était donc que des paroles, paroles, paroles ... Vous reprendrez bien un petit verre de cet excellent "Tête de Bélier" ?
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samedi, 24 février 2024
SALON DE L'AGRICULTURE
C'EST LA F.N.S.E.A. QUI GOUVERNE
J'entends ce matin que le président Macron a prévu de monter sur le ring lors de sa visite au salon de l'agriculture pour débattre avec ... disons ... "les agriculteurs". Il avait prévu d'inviter quelques associations écologistes pour garantir le pluralisme de la vision qu'il veut offrir aux Français de l'action qu'il entend mener en matière agricole.
Mais quand le président de la F.N.S.E.A. lui a dit que si l'association écologiste "Les Soulèvements de la Terre" (les "écoterroristes" de M. Gérald Darmanin) participait aux échanges, lui-même boycotterait l'invitation présidentielle. Apprenant cela, Macron a obtempéré à la commination venue de la puissante centrale syndicale.
圓 Breaking news : aux dernières nouvelles, la position d'Arnaud Rousseau, le dit président de la dite F.N.S.E.A., s'est radicalisée, peut-être sous la poussée de la "base", au point que le "Grand Débat" à la mode Macron (un de plus, dira-t-on) a été remis à des jours meilleurs. Certains se gaussent de ce président qui, en cette occasion, s'est pris un râteau.
Bon, quoi qu'il en soit, le message de ce petit pas-de-deux mal chorégraphié est clair : "On ne veut pas des écolos, qui sont les ennemis de la vraie agriculture française. On ne veut pas de leur obsession anti-pesticide et de leurs rêves d'espaces ruraux à nouveau peuplés d'authentiques paysans exploitant des surfaces modérées."
Les désirs des industriels de l'agro-alimentaire sont des ordres pour le président et pour le gouvernement chargé de mettre en œuvre sa "politique" (si tant est qu'il en a une). Et les derniers remous à la tête de l'Etat (Gabriel Attal, Bruno Le Maire, voir les titres ci-dessous) montrent de quel côté de la balance — Economie contre Ecologie — penchent avec force les faveurs des autorités politiques du pays. Voilà, fermez le ban.
Dans les pages "Economie & entreprise" du journal Le Monde daté 22 février 2023, on lit la confirmation de l'inféodation de nos gouvernants aux diktats du lobby agro-industriel. Je trouve d'ailleurs que placer ce titre et cet article dans les pages Economie & entreprise résonne comme un aveu un peu honteux de la façon purement quantitative dont il convient de considérer la question agricole (titre seulement remaquetté pour les besoins de ma mise en page).
Alors sachant cela, quelques voix peuvent bien s'élever pieusement (dans les pages débats du même numéro du même journal) contre l'opposition binaire censée résumer le conflit entre les exigences de l'économie et celles de l'écologie. Sans vouloir jouer les rabat-joie, on peut dire que c'est pas gagné, tant l'antagonisme rend les adversaires irréconciliables.
D'autres voix croiront sans doute accomplir un devoir sacré en lançant le vibrant et sempiternel plaidoyer pour une désormais mirifique "transition écologique" du mode de production de l'agriculture française. Là encore, je veux pas doucher les enthousiasmes, mais à voir la façon dont évoluent les rapports de forces, on est à peu près fixé sur le résultat des courses.
D'ailleurs, le gouvernement, soudé comme jamais autour du premier ministre et du président de la république, fait tout ce qu'il peut pour répondre aux attentes du "monde agricole" (comprenez : "déférer aux ultimatums de la F.N.S.E.A.") avant la tenue du salon de l'agriculture, comme le note un titre du journal Le Progrès du 23 février 2023.
Moralité 1 : les écologistes savent sur quel mur ils vont se casser le nez. Moralité 2 : Ils connaissent par cœur la physionomie de l'ennemi à abattre. Moralité 3 : Le pouvoir de nuisance des industriels de l'agriculture est intact.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : france, politique, société, agriculture, agriculteurs, paysans, exploitants agricoles, salon de l'agriculture, emmanuel macron, fnsea, arnaud rousseau fnsea, confédération paysanne, jeunes agriculteurs, salon porte de versailles, associations écologistes, les soulèvements de la terre, écoterroristes, gérald darmanin, ministre de l'intérieur, industrie agro-alimentaire, gabriel attal, premier ministre, bruno le maire, ministre de l'économie et des finances, écologie économie, journal le monde, pascal demurger julia faure, marc dufumier, journal le progrès
lundi, 19 février 2024
A BAS LES HOMMES !
J'ai commencé à acheter le journal Le Monde en 1968, plus précisément après le choc qu'ont été pour moi les "événements de mai". Si je me souviens bien, c'étaient encore les 24 pages voulues par le fondateur Hubert Beuve-Méry pour que n'importe quel homme curieux de s'informer puisse en venir à bout dans la journée.
Presque 100% de texte sur une surface de papier nettement supérieure à ce que le journal est devenu, question de format. C'est ça, le "Journal de Référence", certes un peu austère, mais du sérieux, du solide et du nourrissant.
Aujourd'hui, ce n'est plus qu'un souvenir. Il faut paraît-il au public des dessins, des photos, des couleurs, des publicités, de la mode, du luxe, bref : toutes sortes de meubles visuels qui satisfassent le besoin de futilité qui anime l'homme moderne.
Il a bien fallu que je subisse et que je m'habitue à toutes les évolutions, car Le Monde, ça restait quand même Le Monde : une référence. Mais est-on bien sûr que cette situation somme toute enviable perdure ?
La réponse n'est plus aussi évidente. Car la France est bien malade. Vous voulez un symptôme ? Je croyais que ce genre de pratique journalistique était réservé aux journaux "people", aux feuilles à scandales et autres torchons. Eh bien pas du tout ! Même le journal Le Monde s'y est mis : le "journal de référence" est en voie de torchonnisation accélérée. Pensez, sans remonter très loin (je pense, entre autres, à la spectaculaire rage d'Adèle Haenel au simple prononcé du nom de Roman Polanski), à l'offensive massive contre Gérard Depardieu, pour cause de.
Le Monde s'est apparemment fait le partenaire et le relais actif des milices hargneuses dont l'unique raison sociale est désormais : « Vengeance ! ».
Regardez-la, l'oiselle, comme elle est belle, avec les yeux perdus dans le ciel. A regarder cette photo de Florence Brochoire (Le Monde du 8 février), je lui délivre spontanément le diplôme d'oie blanche, d'immaculée conception et de virginale entité supraterrestre. Une photo qui, mise en regard des titres d'articles (voir plus haut), hurle : « Innocente ! » aux oreilles des immondes salauds qui ont osé flétrir la jeunesse de la jolie fleur au moment même où ses charmes ne demandaient qu'à s'épanouir. « How dare you ? », disait en d'autres circonstances la petite Greta Thunberg : comment osez-vous ?
Eh bien moi, je trouve précisément que l'ordure, l'immonde et l'excrément, ici, sont du côté du journal qui ose publier une image qui, en soi et confrontée aux titres des articles, est une claire mise en accusation publique des prédateurs mentionnés comme tels. J'en conclus que le journal Le Monde s'est converti à la délation, putasserie ordinaire qui gangrène des pans de plus en plus larges de la société, façon réseaux sociaux.
Regardez bien cette formulation : « Benoît Jacquot : la prédation sous le couvert du cinéma ». "Sous le couvert" ! Oui, mesdames et messieurs, ce déchet humain qui se dit cinéaste ne fait pas des films pour célébrer l'art cinématographique, mais pour procurer à ses appétits bestiaux la chair fraîche de brebis trop ignorantes encore pour se méfier des horribles penchants des messieurs qui "pervertissent la jeunesse" (cf. Socrate).
Pourtant, à y regarder de plus près, j'ai l'impression que l'affaire est un peu plus compliquée que ça. Que Jacquot (comme Doillon) ait été sensible au charme juvénile de la donzelle, c'est indéniable, et ce n'est pas nouveau. Mais en général, tout se finit dans la correction et le respect, il y a les freins, le surmoi, le qu'en-dira-t-on, et puis il y a surtout la loi. Tout ça dit : « Pas touche ! ». C'était en d'autres temps. L'époque présente a dérivé allègrement vers la libre expression des désirs par des individus affranchis des antiques contraintes.
Ecoutez Brassens : « ... et je ne suis pas chaud pour tâter de la paille humide des cachots » (La Princesse et le croque-note). Ecoutez Ferré : « Quand sous ta robe il n'y aura plus le Code Pénal » (Petite). Ecoutez Serge Reggiani : « Il suffirait de presque rien pour que je te dise "je t'aime" » (Il suffirait de presque rien).
Les vénérables de la chanson française savaient se tenir et ne pas céder trop facilement à la tentation. Jacquot, Doillon et consort, c'est une autre génération. Je pense aussi à Patrick Font qui, quand il faisait des colos, laissait les adolescentes lui monter sur les genoux (« ... et même pire ... »). Il a payé pour ça.
Mais avant de condamner, je veux en savoir plus. Par exemple, on me dit que la petite Judith Godrèche a vécu en couple avec le cinéaste. Ah bon ??? En couple ??? Une fille de quatorze ou quinze ans ??? Avec un mec âgé de trente-neuf ans ??? Ah bon ???
Alors moi je demande la comparution des parents : ont-ils porté plainte pour détournement de mineur ? J'espère au moins qu'il leur a fallu de solides raisons pour ne pas le faire. Et elle, Judith, pourquoi n'a-t-elle jamais pensé à porter plainte contre ses propres parents, qui l'ont laissée errer, abandonnée au milieu des flots ? Qu'ils soient plus ou moins psys, qu'ils se soient séparés, que la jeune Judith en ait été déboussolée, je veux bien. Mais cela ne les dégage en aucun cas de leurs responsabilités de parents, que je sache !
Ben non : qu'est-ce qu'ils ont fait, les parents de Judith Godrèche ??? Ils ont laissé faire !!! Voilà !!! Va, ma fille, vis ta vie à ta guise ! Tu veux faire du cinéma ? Mais vas-y franco ! Et fais ce qu'il faut pour faire carrière !!! Nos voeux t'accompagnent. Vous les trouvez pas sympas comme tout, les parents ? Ouverts à toutes les perspectives, à toutes les expériences, à toutes les aventures ? En voilà, du parent moderne !
Et puis je vois autre chose : Judith Godrèche (avec la meute qui est en train de se former derrière elle) crache aujourd'hui sur Benoît Jacquot et Jacques Doillon ? La belle affaire, vraiment ! Si cette dame a pu imposer son nom dans le monde du cinéma et devenir une actrice fêtée et récompensée dans les festivals et autres cérémonies, n'est-ce pas aussi parce que ces vilains lui ont donné sa chance ? Mis le pied à l'étrier, comme on dit ?
Sa carrière, elle la doit sans doute à son talent, c'est entendu. Mais pas que : elle la doit à des personnes. Or comment se faire choisir par les bonnes personnes ? Il faut bien faire quelque chose, non ? Taper au moins dans le bon œil ? C'est incontournable : sur le marché des jeunes actrices, la concurrence est extrêmement rude. Qu'est-ce qu'on n'est pas prêt(e) à faire pour avoir une chance de percer ?
Pensez seulement à toutes ces filles (les "starlettes") qui se mettaient très volontiers à poil sur les plages du festival de Cannes sous l'œil d'une meute de photographes, dans l'espoir de décrocher un contrat : personne ne les contraignait. C'est ce que reproche le gros mafieux russe (géorgien ?) Rachmiel Dekanidzé à son ami Josif, tombé raide amoureux de l'hystérique, schizophrène et droguée Béa, au point de mettre tout le réseau en danger. Cela finira dans un bain de sang.
Bon, je sais bien que c'est de la fiction (série Luka, de Mezzomo et Lapière, vol.6, "Les actrices ne font pas le printemps"), mais on ne peut pas dire que c'est tout à fait faux.
Et puis il y a encore un autre aspect à examiner : qu'est-ce que c'est, le cinéma, finalement ? J'espère que tout le monde tombera d'accord pour dire que c'est une extraordinaire usine à fabriquer du rêve, le merveilleux instrument qui nous sert à façonner nos autres vies, une énorme machine à projeter sur grand écran les désirs de toutes sortes qui sommeillent en chacun de nous.
Le voilà, le moteur, le carburant et le pilote, le maître et le valet, le remède et le poison, le tyran et l'esclave : DÉSIR, et pas besoin pour ça du tramway de Tennessee Williams. Ôtez le désir, il n'y a plus de cinéma. Et même pire : plus de littérature, plus d'art, plus d'amour, en un mot : plus grand-chose. Allez, autant dire plus rien, quoi ! Une telle humanité vous donnerait envie de vivre ? Eh ben pas moi. Or, qu'est-ce qu'il fait, principalement, le désir ? Ben c'est un peu ballot : il circule. Toutes les cultures du monde sont une démonstration permanente de cette vérité.
Alors vous l'imaginez, à l'arrivée au studio, l'écriteau sommant tous les gens intervenant sur le film : « On est prié d'accrocher manteaux et désirs à la patère avant d'entrer sur le plateau » ? Oui, je sais, faut pas confondre la personne et la fonction, mais qui dira où passe la ligne de démarcation à l'intérieur d'un bonhomme. Non, c'est trop idiot. Il faut faire avec, voilà tout. Comment elles feront, maintenant qu'un puritanisme sourcilleux est en train de gagner la France, les "petites actrices", pour se faire attribuer des rôles ? Comment ils feront, les cinéastes, casteurs et autres chasseurs de talents cachés, pour trouver la perle rare ?
Ensuite, qu'il se passe des trucs, des machins, des bidules entre les êtres vivants ici présents, quoi de plus compréhensible ? J'ajoute : quoi de plus normal ? Même Judith Godrèche, j'ai un peu de mal à gober son histoire : n'a-t-elle tiré de ses expériences aucun épisode lumineux ? N'a-t-elle pas été un peu contente, heureuse de vivre son aventure à certains moments ? Peut-on croire à ce noir absolu ? Qu'est-ce qu'ils comprennent à tout ça, les amateurs d'autodafés ? Ce qui me choque le plus dans toute cette histoire, c'est le caractère tranchant et tranché des réactions. Vous la voyez, la foule debout, dans l'amphithéâtre romain, hurlant sa haine, le pouce en bas ?
Encore un mot, au sujet du chœur des inquisiteurs, y compris ceux qui battent leur coulpe (Télérama, Cahiers du cinéma) parce qu'ils ont fermé les yeux sur les turpitudes des mâles dominants. Je trouve incroyable et inadmissible l'unanimité du jury médiatique qui cloue Jacquot et Doillon au pilori : où et quand est-ce qu'on entendra prononcer le mot de cet immense principe, pilier de l'état de droit : « La parole est à la défense » ? Même Klaus Barbie, un criminel d'une autre dimension, y a eu droit (c'était en 1987).
Mais non, dans ce consensus terrorisé, personne n'ose plus bouger une oreille et ouvrir une bouche qui s'inscrirait en faux face au Niagara des forces dominantes. Les uns sont tout blancs, les autres sont tout noirs !!! Vous l'entendez, le George W. Bush, l'intégriste qui se cachait derrière le président U.S. ? « Je ne veux voir que deux têtes : l'Axe du Bien et l'Axe du Mal. Celui qui n'est pas avec nous est contre nous. Pas d'entre-deux : si t'es pas ami, t'es ennemi. »
Plus de débat entre adversaires courtois et démocrates, mais un état de guerre entre ennemis cherchant à détruire l'autre, vécu comme une menace. C'était la logique de Carl Schmitt, un des penseurs du nazisme. Il m'arrive cependant de me rassurer (on fait ce qu'on peut) en me disant qu'après tout, cette unanimité de la vox populi émane probablement d'un groupe de personnes assez homogène et fonctionnant dans le bocal médiatique parisien, où tout le monde respire le même air. Mais de quels pouvoirs ne disposent-ils pas !!! Et quelle propagande !!!
Je laisse à d'autres le soin de s'interroger sur les mirobolantes « nouvelles masculinités » chères à l'écrivain Ivan Jablonka, et de promettre le fer et le feu aux affreux attardés « masculinistes », aux infâmes « mâles blancs suprémacistes », « virilistes », « prédateurs ». Et vous ne pouvez pas savoir à quel point d'hilarité désopilée me porte la seule idée de passer moi-même pour un de ces monstres.
09:00 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal le monde, mai 68, hubert beuve-méry, journal de référence, benoît jacquot, jacques doillon, judith godrèche, anna mouglalis, isild le besco, adèle haenel, roman polanski, gérard depardieu, florence brochoire, georges brassens, la princesse et le croque-note, léo ferré petite, serve reggiani, il suffirait de presque rien, patrick font, autorité parentale, bande dessinée, messomo lapière, luka, les actrices ne font pas le printemps, tennessee williams, télérama, cahiers du cinéma, ivan jablonka, masculinisme, suprémacistes, virilistes, mâle prédateur
samedi, 17 février 2024
J.O. PARIS 2024 ...
... TOUT LE MONDE SUR LE PONT ! A VOS POSTES DE COMBAT !
On a beaucoup glosé, débattu et controversé au sujet des bouquinistes des quais de Seine qui, dans un premier temps, ont été virés d'un trait de plume autoritaire, avec leurs "boîtes" si typiques, au nom de la sécurité (enfin, c'est la raison qui était alléguée) et qui, dans un dernier temps, ont été graciés par sa Majesté Jupiter junior (Jupiter senior restant définitivement indétrônable). Maintenant, les pouvoirs publics ont-ils pensé à quelques autres menus problèmes qui pourraient se poser, touchant l'immobilier parisien ?
Voilà un presque-titre trouvé dans le journal Le Monde daté 16 février 2023, p.17. Avec mon esprit mal tourné, je me suis juste amusé à ajouter un petit mot au titre original et à changer deux lettres.
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jeudi, 25 janvier 2024
EDGAR MORIN BAVOUILLE ENCORE
C'EST PAS À UN VIEUX "SAGE" QU'ON APPREND À PROFÉRER DES IDÉES CREUSES.
L'increvable baudruche de la pensée française n'en finit pas de vaticiner dans les hautes sphères les plus éthérées. Ce que Monsieur Morin appelle « pensée », c'est l'ambition obsessionnelle d'englober les basses réalités à la force des abstractions les plus abstraites. Pour la plus grande jouissance sadique de la sale et puante réalité concrète qui s'abat sur l'humanité souffrante. Non, ce n'est pas avec ce genre de bêtises de généralités faciles que l'humanité sera sauvée, monsieur Morin.
En remaquettant ci-dessous le sous-titre de cette tribune de Monsieur Morin (Le Monde daté 23 janvier 2023), je souligne la tournure de langue qui prouve que la statue de ce Commandeur des nouveaux croyants a perdu tout contact avec la sale et puante réalité concrète dans laquelle pataugent les gens ordinaires.
Ah, comment résister aux délices incantatoires du magique
IL FAUT,
cette formule comminatoire par laquelle on ordonne à la réalité de se plier à la volonté humaine ? C'était qui, ce souverain antique qui avait fait fouetter l'océan parce que celui-ci avait osé le mettre en danger pendant qu'il naviguait ?
Georges Brassens aurait pu dire, à propos du vénérable Monsieur Morin, à qui il ne manque visiblement plus que la tiare et la papamobile pour tenir lieu de plus haute autorité morale et religieuse :
« J'aimerais avoir la foi,
La foi de mon charbonnier,
Qui est heureux comme un pape
et con comme un panier. »
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samedi, 20 janvier 2024
YA PAS QUE MOI QUI LE DIS
RETRANSMISSION D'UNE CONFÉRENCE DE PRESSE DE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
UNE FOIS POUR TOUTES :
« MACRON, TU CAUSES, TU CAUSES, C'EST TOUT CE QUE TU SAIS FAIRE !!! »
On se souvient du « plan massif d'investissement pour l'hôpital public ». Après plusieurs annonces semblables dans divers domaines, voilà que le phraseur en chef récidive lors de sa conférence de presse. Ne vient-il pas de promettre « un grand plan contre l'infertilité masculine et féminine ». Manifestement, c'est plus fort que lui, à la limite du compulsif : il ne se lasse pas d'annoncer, et d'annoncer, et d'annoncer. Je ne comprends pas qu'il se refuse aussi obstinément à comprendre qu'il parle trop. Rien de tel pour arriver enfin à ce que plus personne ne l'écoute, et même ne prenne au sérieux tout ce qu'il déclare.
***
Dessin de Herrmann dans Le Monde daté 19 janvier 2023.
07:26 Publié dans DANS LES JOURNAUX | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal le monde, journalistes, france, société, politique, président de la république, emmanuel macron, conférence de presse macron, herrmann dessinateur
lundi, 01 janvier 2024
JOYEUSE ENTRÉE DANS 2024
Je me suis permis d'ajouter à l'explosible et terrible crèche vide que le dessinateur algérien Dilem a dédiée en "une" du Monde du 21 décembre à ce qui se passe en Israël-Palestine (je me mouille pas) un bœuf et un âne "à la lyonnaise", le seul authentique Guignol, en compagnie de son acolyte, l'unique Gnafron de noble lignée ("noble" signifiant qu'il n'y a que du vrai beaujolais qui circule dans ses veines).
09:00 Publié dans HUMOUR | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal le monde, gaston lagaffe, bande dessinée, franquin, lyon, guignol, gnafron, crèche de noël, petit jésus, le boeuf et l'âne, dilem dessinateur, théâtre de marionnettes, neichthauser, leurent mourguet